4ème dimanche de Carême – Année C

Qui êtes-vous ?

(4ème dimanche de Carême, année C, Luc 15, 1-3. 11-32)

Parabole de l'enfant prodigueOui, en effet, c’est la question qui se pose à la lecture de cette parabole de l’enfant prodigue. Car nous sommes en présence trois personnages bien différents dans la peau desquels nous pourrions nous glisser facilement.

Êtes-vous ce fils prodigue qui s’en va chercher fortune au loin et dilapider sa vie ? Car nous avons tous un jour envie de « prendre l’air », de nous en aller par ras-le-bol de l’autorité du père ou du fait de conflit avec un frère ou une sœur trop butés. Comme le plus jeune des deux fils dont Jésus nous parle, nous nous sommes éloignés de nos familles et sommes partis tenter notre chance dans ce monde d’aujourd’hui. Nous y avons souvent gaspillé tout le potentiel que nous avions et toutes nos énergies. Nous avons aussi fait la fête sans penser au lendemain. Et puis, dépités, nous avons pris conscience que « ventre plein et cœur vide n’a qu’un temps ». Nous avons cru pouvoir trouver une liberté plus grande et nous n’avons trouvé que… l’esclavage.

Êtes-vous le fils ainé, fidèle, qui reste avec son père? Nous pensons parfois être comme ce fils ainé, sérieux, durs à la tâche, essayant de temps en temps de faire un peu de bien autour de nous. Certains nous jugerons un peu « rasoirs », pas très gais, corsetés dans nos idées, parfois le cœur un peu froid et souvent prompts à la critique pensant être dans le vrai. Le conformisme nous guette et notre intransigeance nous joue parfois des tours. Nous restons habités d’une âme tiède. Et puis nous sommes volontiers donneurs de leçons et jaloux de nos prérogatives comme ce fils ainé de l’évangile qui ne décolère pas lorsque son frère cadet revient, encensé et choyé comme lui ne l’a jamais été.

Êtes-vous peut-être ce père qui fait acte d’amour, réconcilie et célèbre le pardon des uns pour les autres? Finalement il est le personnage central de ce passage de l’évangile de Luc. Il atteint la plénitude, il fait preuve d’amour sans réserve et veut célébrer le retour de son fils qu’il croyait perdu, non pas par une simple fête de famille mais en rôtissant un veau entier pour tout le village ! C’est le banquet de l’honneur retrouvé et de la réconciliation.

Mais, en y réfléchissant un peu plus, seriez-vous aussi, car c’est souvent le cas, celui qui au cours de sa vie sera passé en fait par ces trois étapes ? A vous de le dire !

Finalement, quelque soit votre réponse, mettons nous à table ! Donnons un banquet qui soit ouvert à tous et qui rassemble dans un esprit de réconciliation nos frères, nos proches, et nos ennemis. Souvenons nous aussi que c’est le même banquet que le Seigneur dressera pour nous le moment venu, lui qui nous attend TOUS après notre passage sur cette planète Terre où nous aurons brûlé notre vie plus que de raison.

Bernard Vollerin

Evangile selon Saint Luc (15, 1-3. 11-32)

01 Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.

02 Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »

03 Alors Jésus leur dit cette parabole :

11 « Un homme avait deux fils.

12 Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.’ Et le père fit le partage de ses biens.

13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.

14 Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère.

15 Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.

16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

17 Alors il réfléchit : ‘Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !

18 Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi.

19 Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’

20 Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

21 Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…’

22 Mais le père dit à ses domestiques : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.

23 Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.

24 Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent la fête.

25 Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

26 Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.

27 Celui-ci répondit : ‘C’est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a vu revenir son fils en bonne santé.’

28 Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.

29 Mais il répliqua : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.

30 Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’

31 Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.

32 Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

Une réflexion au sujet de « 4ème dimanche de Carême – Année C »

  1. Cet évangile traduit l’insondable mystère de la misericorde de Dieu. C’est que le Père a fait tuer le veau gras pour célébrer les retrouvailles du fils qui etait plongé dans l’illusion de mener sa vie libre en dehors de ses regards. Le pere a eu raison de le faire car il ne pouvait pas rejeter ni mepriser le fruit de ses entrailles. Les a-t-il tous considerés comme ses fils meme apres et par dessus tout par un amour mysterieux et insondable.
    Le sentiment de révolte qui habite le fils aîné n’est pas mauvais. C’est tout à fait humain. Par contre, il avait oublié que tout ce que le père a lui appartient.
    Il était dans l’abondance sans s’ en rendre compte. Saint Paul se plaignait de l’aiguillon de péché auquel sa vie était accrochée, Jésus lui a prodigué le reconfort par le message de l’ange: “Ma grâce te suffit”.
    Frères et sœurs n’ayons pas peur de retourner au père si jamais nous l’avions laissé de côté pour jouir de notre apparente liberté. Ses bras et son coeur sont grand ouverts. Il nous attend pour festoyer avec nous. L’invitation nous est faite aussi de ne pas fermer les portes à ceux et celles qui s’étaient éloignés de Dieu qui cherchent à se reprendre. Ils ont besoin de nos mains pour les accompagner. De nos paroles pour les encourager et non les repousser. De nos yeux pour leur montrer ou leur indiquer la misericorde de Dieu sans les juger ni les condamner comme l’ont fait les pharisiens. Et le fils aîné et l’enfant prodigue se trouvent quelque part en chacun de nous. Mais ce qui importe c’est de vivre en présence de Dieu car nous sommes l’ouvrage de ses mains. Il nous connaît mieux que nous-même.
    Que le Seigneur nous donne de vivre en freres en sa présence.
    Amen!

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