8ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Arrêtez de courir !

(8ème dimanche du Temps Ordinaire, année A, Matthieu 6, 24-34)

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(Traduction en polonais)

IMG_courir_apres_argentVoila un grand bol d’air frais qui nous est servi avec cet évangile. Adieu les soucis ! Cessons de vous faire de la bile, fuyons les préoccupations matérielles de ce monde … et restons centrés sur l’essentiel, c’est-à-dire le Royaume de Dieu.

En nous demandant ceci, Jésus parle bien sûr d’argent et il nous demande de nous en détacher. Car pour ce fameux argent, on se bat aux quatre coins du monde pour en accumuler toujours plus et pour en jouir goulument. L’argent devient un tyran. Aujourd’hui, autour de nous, on ne compte plus les familles éclatées et les coups tordus que l’attrait de l’argent inspire. Nous nous croyons libérés par l’argent, mais ce n’est pas vrai : il nous transforme en esclaves et nous passons notre temps à courir sans cesse après lui sans jamais y arriver. Plus nous en avons, plus il aiguise nos appétits. C’est le cercle infernal…

Jésus nous demande également de nous détourner de tous ces biens matériels éphémères que la société de consommation agite devant nous comme des yoyos. Car à 2000 ans de distance, les choses n’ont malheureusement pas changé : on nous sollicite de toute part et le matraquage marketing paie. Nous sommes sonnés, comme ivres, et ne comprenons même plus après quoi nous courrons, car chaque désir satisfait en dévoile un nouveau… et la course continue.

Alors, comment faire abstraction de tout ça ?  Comment s’y prendre pour arrêter cette course et suivre Jésus dans la démarche qu’il nous propose ? Et sommes-nous sûrs que demain se souciera vraiment de lui-même ?

On ne peut pas simplement se contenter de tout jeter par-dessus bord. Jésus ne nous le demande d’ailleurs pas. Il veut seulement que nous modérions nos appétits en les limitant au strict nécessaire et que nous consacrions l’essentiel de notre vie à Dieu, c’est-à-dire à l’amour et au service de ceux qui nous entourent. En somme, il nous demande d’entrer en diaconie. Car la diaconie, c’est l’amour des uns pour les autres, c’est s’occuper des autres, des plus humbles, de ceux qui se sentent exclus, abandonnés ou qui sont dans la détresse physique ou morale. Et l’Église dans son ensemble doit être diaconale car elle doit servir la société au nom du Christ.

Arrêtons donc de courir… et faisons œuvre de diaconie. Sortons de cette attitude du « Moi d’abord, les autres après ! ». Jésus nous y invite et c’est réellement comme cela que nous pourrons partager nos joies et notre amour.

Bernard  Vollerin

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 24-34)
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
24 « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.

25 C’est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?

26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?

27 D’ailleurs, qui d’entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ?

28 Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.

29 Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’eux.

30 Si Dieu habille ainsi l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?

31 Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : ‘Qu’allons-nous manger ?’ ou bien : ‘Qu’allons-nous boire ?’ ou encore : ‘Avec quoi nous habiller ?’

32 Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

33 Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.

34 Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.»

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